Imaginée par Guillian Graves, designer spécialisé en biomimétisme et fondateur de l’agence Big Bang Project, avec le Design Spot de l'Université Paris-Saclay, cette exposition propose d’explorer comment le vivant inspire de nouvelles manières de penser l’énergie. En s’appuyant sur les stratégies ingénieuses développées par la nature pour capter, stocker et utiliser l’énergie, elle ouvre des pistes pour imaginer des technologies plus sobres, durables et résilientes.

L’énergie est au cœur du vivant. Des premières bactéries photosynthétiques aux grands écosystèmes contemporains, chaque organisme développe des stratégies pour produire, stocker, transformer et utiliser l’énergie avec une efficacité remarquable. La photosynthèse, par exemple, capte l’énergie solaire et alimente la quasi-totalité des chaînes alimentaires. Les mouvements collectifs d’un banc de poissons ou d’un vol d’oiseaux optimisent les flux et réduisent les dépenses énergétiques. La régulation thermique des termites, ou encore les transferts hydrauliques des plantes, témoignent de l’ingéniosité du vivant pour répondre à ce défi universel : faire circuler l’énergie de manière efficace, durable et renouvelable.

Cette dimension, aujourd’hui largement étudiée par la recherche scientifique — qu’il s’agisse du CNRS, du Muséum national d’Histoire naturelle, ou encore des travaux du Ceebios sur le biomimétisme appliqué à l’énergie — montre que la nature constitue une véritable bibliothèque de solutions pour affronter les enjeux énergétiques contemporains. Dans un contexte marqué par la transition énergétique et la nécessité d’inventer des systèmes plus sobres et résilients, le biomimétisme offre une voie féconde pour s’inspirer du vivant. Observer les microalgues pour concevoir de nouveaux procédés de conversion de l’énergie solaire, reproduire des nageoires de cétacés pour optimiser les turbines, ou encore s’inspirer des écosystèmes pour imaginer des réseaux énergétiques circulaires : autant de pistes qui témoignent de cette promesse.

L’exposition « L’énergie du vivant » propose d’explorer cette relation intime entre le vivant et l’énergie à travers un parcours en trois volets :

• Produire : comment la nature capte et transforme l’énergie (lumière, courants, gradients) ;
• Stocker : comment le vivant emmagasine et restitue l’énergie (sucres, graisses, batteries biologiques) ;
• Transporter et utiliser : comment les organismes et les écosystèmes organisent la circulation et l’usage de l’énergie avec une sobriété remarquable.

Ce fil rouge, à la fois scientifique et prospectif, permet de mettre en lumière la cohérence du biomimétisme comme approche : partir de la diversité des solutions développées par la nature, comprendre leurs logiques et en esquisser des applications pour l’avenir. En croisant sciences du vivant, design, et innovation technologique, l’exposition invite chacun à découvrir l’énergie comme un principe vital partagé, et comme une clé pour inventer des solutions innovantes et soutenables.